Honey girl de Morgan Rogers

nombre de pages: 293

éditeur: Park Row Books
Public: jeune adulte

thème: romance, famille, quête de soi, entrée dans le monde des adultes, racisme, bipolarité, pression famililale

TW: tentative de suicide, burn-out, dépression, alcool, mort, deuil, automutilation, amputation

PP métisse mère blanche, père noir, lesbienne; femme lesbienne d'origine japonaise, bi, transmasc, 

Quatrième de couverture:
With her newly completed PhD in astronomy in hand, Grace Porter goes on a girls' trip to Vegas to celebrate. She's a straight A, hardworking high achiever. She is not the kind of person who goes to Vegas and gets drunkenly married to a woman whose name she doesn't know... until she does exactly that. 

This one beautiful, spontaneous moment Grace's carefully laid life plans. Staggering under the weight of her parents' expectations, a struggling job market and feelings of burnout, Grace flees her home in Portland for a summer in New-York with the wife she barely knows. 

In New-York, she's able to ignore all the constant questions about her futur and falls hard for her creative gorgeous wife, Yuki Yamamoto. But when reality comes craching in, Grace must face what she's been running from all allong _the fears that make us human and the need for connection, especially when navigating the messiness of adulthood. 

Traduction personnelle:
Son doctorat d'astronomie en poche, Grace Porter va en voyage avec ses amies pour le fêter. Elle est une élève studieuse et travailleuse abonnée aux A. Elle n'est pas du tout le genre de personne à se mariersous influence de l'alcool avec une femme dont elle ignore le nom... jusqu'à maintenant. 

Ce magnifique et spontané instant va bouleverser la parfaite et planifiée vie de Grace.  La pression des attentes de ses parents, la recherche d'un travail et son sentiment de se consummer, Grace fuit sa ville, Portland, pour passer l'été à New-York avec la femme qu'elle connait à peine. 

A New-York, elle ignore toutes les questions sur son futur et s'éprend follement de sa magnifique et créative épouse, Yuki Yamamoto. Mais quand la réalité la frappe de plein fouet, Grace doit affronter ce qu'elle fuyait _ ces peurs qui nous rendent humains et le besoin de connexion, particulièrement quand on navigue dans le bazar qu'est la vie d'adulte. 

Mon avis:
Grace est une jeune femme racisée qui traverse ce que bon nombre d'entre nous à traverser quand on a fini nos études. 

Son père, un militaire rigide, l'a élevée à la dure pour lui donner de quoi affronter ce monde raciste et sexiste. Grace a donné tellement d'elle-même pendant ses 11 années d'études qu'elle espérait avoir un peu de repos. 

Elle se rend compte que ce ne sera pas le cas et qu'elle va devoir continuer à prouver ses capacités, ses connaissances tout en faisant accepter son métissage et son lesbianisme dans le monde du travail.

Revendiquer qui elle est et se faire accepter, c'est tout ce que Grace souhaite. Mais elle a dû tellement se battre pendant ses études pour montrer à son père qu'elle était capable de réussir même dans la voie qu'il n'a pas choisi qu'elle est épuisée. 

Grace planifie tout et est très sérieuse. Yuki rentre dans sa vie par surprise, et Grace choisit de l'accepter même si elle a honte de ne plus être aussi parfaite et d'être devenue un cliché malgré elle. 
Qui se marie ivre à Las Vegas? 
Les personnes qui entourent Grâce dans son périple pour reprendre sa vie en mains sont très attachantes et pleines de vie. Ils ont autour d'eux des amis et de la famille qui les acceptent telles qu'elles sont. 

Certaines discussions notamment entre les parents et leurs enfants sont parfois difficiles à avoir, mais elles sont nécessaires. 
Tout le monde est terriblement humain et fait de son mieux avec ses blessures et ses erreurs pour vivre et se surpasser. 

J'aime beaucoup l'évolution de la relation entre Grace et son père, mais aussi avec sa mère. L'acceptation par soi-même et par ceux qui nous aiment qu'on n'est pas toujours au top  est très importante. 

Son père a voulu faire de Grace une femme forte, prête à affronter la vie, seulement, ses paroles d'encouragement "un Porter est fort" et autres, ont mis une pression considérable à Grace qui a traduit ces petites phrases comme une interdiction à échouer ou à demander de l'aide ou à s'arrêter pour souffler.

"And my life has taugh me to take care of myself, so that I can take care of everything else"

( J'ai appris à prendre soin de moi comme cela je peux m'occuper du reste).

Très souvent, on se néglige, on n'écoute pas son corps, on dort peu, on mange rapidement et sur le pouce, on pousse les limites, cela nous met dans un état d'épuisement physique et mental qui nous empêche de nous occuper de quoique ce soit d'autre ou de quelqu'un. 

" ...To deserving things that are easy" (Mériter des choses faciles à avoir).

Grace et beaucoup de BIPOC dont moi sommes élevés dans un monde où il va falloir qu'on prouve constamment notre valeur et où on doit obtenir la même chose que nos camarades non BIPOC.  On a énormément de mal à vouloir ou à accepter que les choses soient simples quand elles se présentent. Passer des années à lutter pour prouver qu'on a notre place quelque part nous conditionne à aller vers la difficulté dans tous les domaines. 

" We're called strong and fearless" 

C'est un grave problème qu'il faut à tout prix changer en ce qui concerne les femmes noires. Cette prétendue force qui consume notre santé mentale. Elle nous empêche de demander de l'aide, de nous arrêter, de prendre soin de nous, d'aller consulter un psy. 
On a le droit d'être vulnérable, d'échouer, d'être moyenne, juste d'être. 

Outre la romance d'une jeune femme métisse et lesbienne (qui est tellement mignonne), on en apprend plus sur la parentalité, le devoir des enfants BIPOCS devant les attentes de leurs parents, comment on peut se faire sa place dans ce monde sans en faire une lutte permanente. 

L'acceptation de ses faiblesses est aussi importante, connaître ses limites, dire non et prendre conscience que la réussite comme la définit la société n'est pas forcément celle qui nous convient le mieux. 

J'ai vraiment adoré ce livre. Je me suis reconnue en Grace. Je n'ai pas été aussi bien entourée qu'elle donc j'ai mis plus de temps à me remettre de mes études et de la pression. 

Je pense qu'il n'aura pas le même impact si on est concerné ou pas. Il m'a vraiment touché et je suis contente de l'avoir lu. 

A votre tour. 

Bonne lecture à tous et toutes.