Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
L'ivre de lecture
12 mai 2021

Comment faire l'amour avec un N*gre sans se fatiguer de Dany Laferrière

Comment faire l'amour avec un N*gre sans se fatiguer de Dany Laferrière

Source: ExterneSource: Externe



A propos de l'auteur:

Dany Lafferière est né le 13 avril 1953 à Port-au-Prince en Haïti. Il est un académicien, écrivain et réalisateur canado-haïtien. Il est élu à L'Académie Française le 12 décembre 2013. 

Source: Externe

Quatrième de couverture:

Deux jeunes moins oisifs partagent un appartement dans un quartier pauvre de Montréal. L'un d'entre eux, le narrateur, projette d'écrire un roman et, pour s'occuper, connaît diverses aventures féminines en dissertant sur la trilogie Blanc-Blanche-Nègre Car c'est un juste retour des choses, après avoir souffert de l'esclavage, que de séduire toutes ces jeunes donzelles innocentes ou curieuses. Quant à son compère, Bouba, il dort, dort, dort. Et philosophe en lisant et relisant le Coran, sur des airs de jazz.

Cachez vos filles, blanches mères, les n*gres sont en ville !

Mon avis:

Pour une série d'articles que je compte écrire en décembre, je voulais lire une oeuvre des gagnants du prix Carbet. Dany Laferrière est le deuxième gagnant de ce prix. Lorsque j'ai tapé son nom, cette oeuvre est la première qui sort. J'en ai parlé sur twitter. 
Un twitto m'a expliqué que le titre était volontairement provocateur et choquant pour forcer à la réflexion sur les relations hommes noirs et femmes blanches. 
Entre le titre et le synospis, son explication ne m'a que peu convaincue. Sachant qu'il disait que l'auteur explique sa démarche dans un livre sorti en 2002.
Si jai besoin de lire un autre livre pour comprendre la démarche dans une oeuvre, c'est qu'il y a un problème. Non? 
Pour ne pas mourir idiote, je l'ai lu. 
Déjà, voyons le panel des différentes couvertures, le malaise est présent. 

Source: ExterneSource: ExterneSource: ExterneSource: Externe

Il y en a encore à foison.  Les deux dernières viennent du film. Oui, il y a eu un film. 

Donc, j'ai trouvé la version avec la première couverture dans ma médiathèque... 

Soyons clairs, le mot "n*gre" est écrit beaucoup trop de fois dans le livre. Sur la page 19, il est écrit 10 fois, 1 en anglais et 1 en espagnol. Pourquoi? 
L'auteur parle de l'âge d'or des hommes noirs pendant laquelle ils pouvaient coucher avec des femmes blanches sans se forcer. Puis, nous avons le droit à une bonne dose de racisme anti-asiatique dirigé spécifiquement à l'encontre des Japonais. 

" Par contre, le Ja*ne remonte le courant. C'est propre,  le Japonais, ça prend pas de place, et ça connait le Kama-Sutra comme ça première Nikon. Si vous voyez ces poupées jaunes... " 

Cette phrase est une horreur parmi d'autre. Le fétichime envers les hommes noirs, les hommes asiatiques et les natifs américains transpire dans toutes les pages. 
Le racisme est prégnant. Dans cette unique phrase, l'auteur déshumanise les Japonais. Il utilise "ça" pour parler d'eux. Les traites de poupées portatives. Il mélange aussi les différentes cultures asiatiques. Le Kama-Sutra est indien. Le stéréotype entre les Japonais et la photographie est utilisée. 
Sur la page suivante, l'auteur s'attaque aux natifs américains en expliquant que les femmes blanches font leur B-A en allant faire l'amour dans les réserves. 
L'auteur se désole de l'abandon des hommes noirs dans le domaine sexuel. Séduire les femmes blanches est moins facile. 

Son propos est que tous les crimes raciaux sont réparés au lit car l'homme noir a des relations sexuelles avec une femme blanche. Ce vieux mythe doit mourir définitivement dans d'atroces souffrances et sombrer dans les abymes de l'oubli. 


La femme noire n'est évoquée qu'une fois mais dans sa hiérarchie pour qui doit combler qui. L'homme blanc doit être comblé sexuellement par la femme blanche, la femme blanche par l'homme noir, l'homme noir par la femme noire. Celui qui est inférieur doit procurer le plaisir et non exigé à ce qu'on comble ses attentes. Quid de qui comble les plaisirs de la femme noire? Réponse: Personne. 
C'est effectivement choquant d'oser dire que l'esclavage, la déportation, les crimes raciaux sont réparés parce qu'un homme noir couche avec une femme blanche. 

Les femmes blanches du livre ne sont pas nommées, elles ont toutes des surnoms à part une qui est l'objet du fantasme ultime du narrateur... Très vite, on remarque que ces femmes intelligentes et féministes pour la plupart, issues d'un milieu social aisé tombent aux pieds du narrateur et de son colocataire. Elles n'hésitent pas à faire le ménage, à faire le thé, à apporter de la nourriture à ces deux hommes noirs sans le sou qui vivent dans un appartement insalubre. Elles sont ravies de se rabaisser et de nier leurs valeurs et leurs luttes pour servir ces deux-hommes. 

Le livre est terriblement sexiste.
 Les femmes sont devenues des trophées, elles servent de "réparation" à des crimes passés, sans âge, sans nom, juste un point de détail sert à décrire leur personnalité. 

Le rythme est particulier. Je ne comprends pas pourquoi il est parsemé de sourates. C'est très bizarre. A part Bouba, le protagoniste semble éloigné de sa religion d'origine. 

Bref, je n'ai pas compris le but du livre. Clairement, je n'en suis pas la cible. En regardant de nombreux commentaires, beaucoup de femmes ont abandonné, écoeurée par la misogynie. 
Pour moi, c'est un manifeste sur un fantasme, il ne fait que renforcer les stéréotypes sur la sexualité des hommes noirs. On s'y complait et on l'excuse avec des arguments fallacieux. 
Heureusement qu'il était court à lire. Je ne pense pas lire le deuxième livre "Cette grenade dans la main du jeune Nègre est-elle une arme ou un fruit"  ou peut-être que oui, qui sait on verra. 

Source: Externe

Je vous souhaite une bonne lecture à tous et toutes. 

Bonus:
Le livre a été adpaté au cinéma. 
http://africultures.com/films/?no=10561

 

Publicité
Publicité
Commentaires
L'ivre de lecture
Publicité
L'ivre de lecture
Archives
Publicité