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2 juin 2021

Le cri de l'oiseau rouge d'Edwidge Danticat

Le cri de l'oiseau rouge d'Edwidge Danticat

Source: ExterneSource: Externe

Edwige Danticat, née le 19 janvier 1969 à Port-au-Prince, est une écrivaine américaine d'origine Haïtienne.

Résumé:
Haïti est un pays où l'on porte son passé et celui de ses ancêtres dans sa chair. Lorsqu' elle part pour New York rejoindre sa mère qu'elle n'a jamais vue qu'en photographie, Sophie, du haut de ses douze ans, l'ignore encore. Son destin de petite fille qui découvre aux Etats-Unis la grisaille et le racisme, puis de jeune femme confrontée aux difficultés de l'amour et au secret de sa naissance, c'est aussi un peu le destin de sa mère, de sa grand-mère et de toutes les femmes d'Haïti. Mélodieuses ou déchirantes, désespérées ou joyeuses, les voix de ces générations s'élèvent en un seul chœur et entonnent un véritable chant de peine et d'amour. Un roman magnifique, tour à tour tendre, pudique et cruel.

Mon avis:

TW: viol, PTSD, cauchemar, verification de virginité, boulimie, avortement, suicide, tentative de suicide, deuil

La petite Sophie vit avec sa tante à Haïti. Lorsqu'elle a 12 ans, sa mère veut la récupérer. Le déchirement de la séparation entre Sophie et sa tante est effacé par l'injonction de ne pas pleurer. 
On nie le droit à la tante qui a été comme une mère pour Sophie de pleurer car elle se doit d'être forte car c'est dans l'ordre des choses que la petite fille retrouve sa mère.
On découvre de nombreux secrets au fil de la lecture sur les femmes de la famille: la grand-mère, la tante, la mère et Sophie qui deviendra à son tour mère. 
Certains traumatismes se transmettent de génération en génération. Heureusement, Sophie, grâce à sa thérapie, est prête à affronter les démons familiaux. 
Le poids qui pèse sur les femmes est énorme. Elles doivent rester vierges jusqu'au mariage. Le devoir de respectabilité leur incombe. On leur fait subir un viol par le biais de la vérification de leur virginité. Même si la génération précédente a mal vécu ce test, elle le reproduit sur sa progéniture. L'habitude, la tradition, ces femmes y sont empêtrées jusqu'au cou. Elles se disent qu'elles y ont survécu mais dans quel état?

"ou libéré"

Sophie n'a d'autres choix que de se libérer du passé et de ses traumatismes ou de les transmettre à sa fille. Un retour aux sources l'aide, un besoin de se retrouver avec les femmes avec qui elle a grandi. 
Il y a une deuxième déchire entre sa mère et elle. Les démons du passé ne cesse d'hanté la mère et d'obscurcirent son jugement. 

L'écriture est fluide et agréable. Le sujet est loin d'être léger pourtant, il n'est pas traité de manière oppressante. J'aime beaucoup comment l'autrice casse ce préjugé de la femme noire antillaise qui doit être forte et accepter les mauvais coups du sort. Prendre soin de sa santé mentale est tellement important. 
Elle parle de traumas générationnels transmis par les non-dits et le manque d'aide véritable. 
Le questionnement de certaines traditions est également importants. Elles doivent rassurer, aider, élever.Si elles sont mauvaises, il n'y a aucune raison de les suivre. 

Je suis ravie d'avoir dévouvert cette autrice et vous le souhaite également. Bonne lecture à tous et toutes. 

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