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28 janvier 2023

Le gang des Antillais de Loïc Léry

Le gang des Antillais de Loïc Léry
Le gang des antillais - 1Loïc Léry, ancien braqueur du gang des Antillais, à Fort-de-France.

Présentation de l'auteur

Loïc Léry est né en avril 1959 au Lamentin, en Martinique.
Adolescent, il foule la "terre patrie" où il reçoit ses premières calottes raciales. Quelques années plus tard il se lie aux frères du ghetto pour écumer les bureaux de postes parisiens, ce qui le conduit en prison. C'est dans le milieu carcéral qu'il découvre la littérature et plus particulièrement les piliers de la littérature nègre pour ensuite se muer en un talentueux écrivain. À sa sortie de prison, il s'installe en Martinique où il vit depuis, partageant son temps entre son travail en milieu hospitalier et l'écriture ; Loïc écrit notamment des romans policiers dont l'action se déroule dans son pays natal.

Quatrième de couverture

-Allez le pognon, et vite!

-Mais ... mais... bredouilla un employé.

- Y a pas de mais, le pognon j'ai dit! Ordonna Politik en tapant le guichet? 

Mon costume d'esclave avait disparu. Ma peur aussi. J'étais le maître du monde. Mon petit révolver factice tenait en respect une vingtaine de clients qui tremblaient de peur. Sauf une espèce de bôlok un peu timbré qui me bouscula et se dirigea vers la porte. LE pauvre, il ne savait pas...

Môlokoye colla son P.38 sur son gros ventre. 

- Tu bouges, je te cane!

- Ne... ne tirez pas... supplia-t-il en reculant. 

Toutes les caisses furent vidées en un rien de temps. 
Le gang des Antillais venait de faire son mouvement. 

Mon avis:

Le BUMIDOM ( Le Bureau pour le développement des migrations dans les départements d'outre-mer, ou Bumidom, fut un organisme public français chargé d'accompagner l'émigration des habitants des départements d'outre-mer vers la France métropolitaine. Fondé en 1963, il disparaît en 1981 pour céder la place à l'Agence nationale pour l’insertion et la protection des travailleurs d’outre-mer (ANT), renommée Agence de l'outre-mer pour la mobilité ou LADOM depuis 1992.  selon wikipedia) a crée son lot de misère. Nombre d'Antillais a foulé le sol hexagonal laissant leur famille, leurs amis, leur culture, la chaleur loin derrière eux pour poursuivre des chimères vendues par le BUMIDOM. La réalité est tout autre. Ils sont abandonnés à eux-mêmes et ne font que se maintenir en vie. Les exilés doivent survivre, mettre de côtés les rêves qui ne se réaliseront pas, oublier tout espoir de retour et prendre leur destin en main.

Comme Jackson, Politik, Môlokoy  et Jimmy Larivière, beaucoup ont choisi la voie du crime. Les braquages étaient leur unique espoir pour vivre la vie qu'on leur avait promis mais le crime ne paie pas et les voilà, maintenant privés de rêves et de liberté. Ils découvrent la dure réalité de la prison. Leur amitié ne tient qu'à un fil, ils doivent sauver leur peau et naviguer dans un milieu hostile et raciste. 
En arrivant en Hexagone, Jimmy Larivière subit le fétichisme de la mère de ses enfants qui ne voit en lui qu'un pénis sur pattes. Son fétichisme n'est égal qu'au racisme de sa famille. 
Puis, Jimmy assoit sa domination psychologique et sexuelle sur une femme noire, Linda,  qui accepte de devenir la mère de substitution d'Odile, la fille de Jimmy et d'attendre son retour en bonne femme potomitan,

Potomitan - Wikipédia

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Potomitan est une expression créole antillo- guyanaise. Il désigne le poteau central dans le temple vaudou, l' oufo. L'expression peut aussi servir à désigner le " soutien familial ", généralement la mère. Ce terme se rapporte à celui qui est au centre du foyer, l'individu autour duquel tout s'organise et s'appuie.

http://wikipedia.org


 celle qui va supporter son homme et sa famille en s'oubliant elle-même, en ne se préoccupant que du bonheur de son homme et de ses enfants. 

Les femmes sont tellement insignifiantes dans le livre même celle de la vie de Jimmy que je n'ai pas retenu leur prénom, j'ai dû les rechercher. 

J'ai bien aimé l'histoire, on comprend comment l'Etat a fabriqué ses propres criminels en les poussant au désespoir. Le BUMIDOM a été une véritable catastrophe pour les exilés et pour leur famille. 

Le livre se lit très rapidement et l'écriture est agréable. 

TW: racisme, fétichisme, braquage, violence, suicide, sang, masturbation. 

Bonne lecture à tous et toutes. 

 

 

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